Le transport maritime
Les zones industrialo-portuaires sont particulièrement impactées par la pollution des littoraux. L’important trafic maritime, pour le transport des marchandises et des personnes est responsable de rejets d’hydrocarbures dans les eaux maritimes, qui se répandent sur les littoraux et affectent les écosystèmes côtiers. Les accidents comme les collisions des navires et les pannes moteurs sont à l’origine d’une pollution très importante par des marées noires. A la pollution accidentelle s’ajoute les pollutions volontaires d’usagers peu scrupuleux, qui vidangent leurs réservoirs dans les eaux maritimes. Des études montrent par ailleurs que le bruit des moteurs des bateaux perturbe certaines espèces qui pêchent sur les littoraux, comme les cétacés.
En Europe, la Manche et le pourtour méditerranéen sont des zones où les écosystèmes côtiers sont particulièrement affectés par la pollution liée au transport maritime. Bien que le droit international maritime interdise le rejet des boues de fonds de cuves et d’huiles usagées des navires dans les mers et océans, il autorise celui des eaux huileuses peu concentrées. Près de 3000 déversements de substances toxiques sont réalisés dans les eaux maritimes européennes chaque année. Certaines pratiques néfastes pour l’environnement sont réalisées par souci de gain d’argent – les ports disposent d’équipements payants pour vider les réservoirs des navires – ou de temps. Par ailleurs, les épaves maritimes représentent une source de pollution supplémentaires, car elles contiennent d’importantes quantités d’hydrocarbures laissés à l’abandon, qui peuvent à terme se déverser dans les eaux.
Les conséquences à court terme des rejets d’hydrocarbures dans les écosystèmes côtiers sont la mort de poissons, de mammifères et d’oiseaux intoxiqués ou englués dans les mares de pétrole. Les mangroves et les estuaires sont les écosystèmes les plus fragiles et les plus touchés lors de marées noires. Sur le moyen et le long terme, les hydrocarbures perturbent le biote des écosystèmes côtiers, nuisent au développement des populations de poissons qui en ingèrent et se retrouvent dans l’assiette du consommateur, au bout de la chaîne alimentaire.